(in)visible : le design au prisme de l’itinérance

L’exposition (In)visible: le design au prisme de l’itinérance explore des pratiques spatiales et des modes d’occupation communs à l’expérience de l’itinérance en ville. Elle est le fruit d’un travail de recherche échelonné sur plus de deux ans, effectué en collaboration avec des organismes communautaires et des personnes ayant vécu de la précarité liée au logement. L’exposition cherche d’abord à rendre visibles des façons d’occuper les villes qui — bien qu’elles soient souvent socialement rejetées, réprimées et parfois même criminalisées — ont leur rationalité propre et leur légitimité dans le paysage urbain. Les photos prises par des personnes ayant vécu de la précarité liée au logement, leur expérience racontée de la ville et les espaces urbains qu’elles désirent forment le cœur de l’exposition. À même ces récits urbains s’articule une revendication — le droit à la ville — qui trouve son expression dans une variété d’œuvres aux thèmes sensibles et critiques. Celles‐ci représentent la posture d’artistes et de chercheurs et chercheuses, avec ou sans expérience vécue, qui refusent l’instrumentalisation de l’aménagement pour invisibiliser la précarité urbaine. Ces œuvres mobilisent les outils du design tels que l’installation, la cartographie, la photographie et la maquette, afin d’exposer des dynamiques urbaines discriminatoires qui repoussent sans cesse les personnes en situation de précarité aux marges de la ville. Elles interrogent l’espace public: est-il véritablement «public» s’il faut adopter des comportements socialement prescrits, notamment y consommer des biens et des services, pour avoir le droit de s’y trouver? Elles soulignent qu’il serait possible, dès aujourd’hui, que la ville soit tout autre. Elles demandent aussi, en sous-texte, comment résister à ces tendances urbaines qui attestent de la logique d’un système économique inhumain, qui engendre et maintient la précarité.

2024

exposition, centre de design de l’UQAM

Commissaires : collectif a+i

crédits : partenaires et artistes

Né d’une collaboration entre le programme de solidarité urbaine d’Architecture Sans Frontières Québec et la professeure en travail social Carolyne Grimard (UdeM), le collectif a+i centre ses activités autour de la relation entre l’aménagement et le bien-être des personnes en situation d’itinérance urbaine. Le collectif compte déjà à son actif plusieurs projets d’aménagement en soutien aux organismes communautaires locaux et poursuit également des recherches sur le terrain. Le collectif regroupe une équipe interdisciplinaire issue des domaines de l’aménagement, du travail social et de la philosophie: Sonia Blank, Olivia Daigneault Deschênes, Maira Gonzalez, Carolyne Grimard, Véronic Lapalme, Elizabeth Prince et Sarahlou Wagner-Lapierre.